La "Bientraitance" (le respect de l'enfant au quotidien)
Je suis petit mais important
" J'ai le droit d'être respecté, et mes parents aussi, dans tous les lieux où je suis accueilli, avec ou sans eux.
Et j'ai le droit de ne pas avoir peur et de ne pas avoir mal quand on me soigne.
Les gens qui travaillent dans ces lieux où je reste, mais où je ne fais que passer, devraient savoir que j'ai un nom, que j'ai une histoire, que j'ai un avenir, que je ne suis pas un prix de journée, et que mes parents ne sont ni des visiteurs ni des gens qui n'y connaissent rien"
( Janusz KORCZAK )
Nous sommes sensibilisés à l'importance du "bain langagier" pour les touts petits, il faut leur parler pour qu'ils puissent s'imprégner de nos mots, aussi pour qu'ils appréhendent mieux le monde qui les entoure (quand nous décrivons les choses) et aussi se sentir en sécurité.
Des phrases anodines pour nous, qui pèsent lourds pour les petits ... (pouah ! tu sens mauvais, t'as encore fais caca toi !)
Des gestes mécaniques et pratiques pour nous, rudes pour les petits .... (Prendre un enfant sous les aisselles sans même le prévenir avant)
Notre quotidien est peuplé de tout cela, j'aime à penser qu'en y faisant attention, nous pouvons les réduire et mieux respecter nos loulous.
Plus que l'hygiène encore (pourtant bien importante !), il est important de prendre en considération l'enfant dans sa globalité afin de l'aider au mieux à s'épanouir.
Nous ne devrions pas nous laisser emporter par des jugements, des à priori, des étiquettes, des gestes brusques, même sans le vouloir, sans en être forcement conscient.
On utilise l'oxymore "douces violences" pour parler de tout cela, de cette manière nous opposons dans une même expression 2 termes total opposés, car évidemment l'intention de faire mal n'y est pas, mais ça n'enlève en rien la violence du geste, de la parole à l'enfant.
La « bientraintance » c'est permettre à l'enfant de se construire, d'affronter les difficultés pour mieux les dépasser et prendre ainsi confiance en lui .
La « bientraitance » c'est donner à l'enfant les moyens d'être sujet et acteur de sa vie en le considérant comme un interlocuteur à part entière que l'on accueille, auquel on s'adresse et avec lequel on se comporte avec respect : respect physique, psychique et affectif .
Il est donc nécessaire de connaitre et de comprendre les besoins fondamentaux de l'enfant.
LA COMMUNICATION POSITIVE
L'observation et la connaissance des besoins de l'enfant vont permettre à l'adulte d'intervenir auprès de lui avec bienveillance, tolérance et cohérence.
Nous devons observer pour s’adapter, ajuster notre discours :
- Les réactions verbales et non verbales de l'enfant
- Les gestes et comportements de l'enfant
Nous devons parler avec sourire pour instaurer la confiance en nous, puis en lui même.
Communiquer c'est exprimer les situations de la vie quotidienne à l’enfant, car il a besoin qu'on lui explique ce qu'il va vivre, ce qu'on a l'intention de faire.
Pour cela on utilisera le « JE», des mots simples non infantilisant, et on parlera distinctement et avec respect, le ton sera doux ou ferme selon la situation.
L'enfant a besoin qu'on lui explique ce qu'il va vivre pour anticiper les choses et se sentir en sécurité. Il doit pouvoir comprendre et participer.
Lorsque nous échangeons sur l’enfant, il est essentiel de l'impliquer dans la conversation s'il est présent, LUI parler et non parler de lui, afin de le rendre acteur de sa vie.
- Se mettre à sa hauteur est respectueux.
- Ne pas le juger, le comparer, l’évaluer, ne pas le vexer non plus, encore moins l'humilier et éviter de crier, car parler de lui en négatif est une forme de maltraitance psychologique. (héhé oui !)
- Evitons aussi tout chantage affectif (pas bien !)
- Respectons son rythme d'élocution et de compréhension.
- Condamnons ses actes, non sa personne.
- Verbalisez toujours vos départ à votre enfant !
- Ne partez jamais en douce ...
- Il est judicieux de ritualiser les séparations ET les retrouvailles.
On ne force pas un enfant à quitter un jeu en cours pour partir, autant qu'on ne dit pas à l'enfant de tout stopper pour partir alors qu'on discute avec la nounou ;)
Tenons compte des émotions divers et variées qui peuvent traverser un enfant dans une journée ...
Prenons le temps de le réconforter tout en le laissant libre d'exprimer ses émotions.
Doudou et/ou tétines peuvent être bienvenus dans ces cas là.
Rassurons-les sur leurs capacités à être seuls.
Surtout ne nions pas la tristesse d'un enfant, ne la banalisons pas : ne pas dire à l'enfant de ne pas pleurer, ne pas le comparer à un autre enfant, qui lui, ne pleure pas.
Proposons-lui un espace jeu propice à la découverte sans trop lui surcharger l’espace.
Tenons compte de son âge et de ses capacités, et tenons compte aussi de l'individualité de chaque enfant dans ses propres gouts.
Pensons à leur accorder des temps d'expression libres, de créativité pour lui permettre d'exprimer ses sentiments, quel qu’ils soient.
Valorisons le jeu et ses activités, encourageons les dans leur découverte.
EVITONS :
- De presser l'enfant
- De le priver de jeu car ça envahit la maison
- De commenter négativement
RESPECTONS LEUR CHOIX EN MATIERE DE JEU
En n'intervenant pas en permanence dans leurs jeux, en ne montrant pas les finalités pour aller plus vite, ne forçons pas.
Ne refusons pas les jeux dits "filles" aux garçons, et inversement !
Partageons aussi un temps de jeu avec les enfants, c'est important pour la création d'un lien relationnel de qualité.
Il faut alterner les moments de partage avec les moments ou l'on se tient en retrait, en observation active (dispo).
Il est préférable d'assurer l'enfant par dessous que pas dessus (s'il doit tomber ce sera dans vos bras dessous plutôt que éviter de le laisser tomber en le retenant par dessus)
Faisons confiance aux enfants et leurs capacités, et ne soyons pas avare de félicitations envers eux !
MOMENT DE SOINS ...
- Sollicitons leur consentement avant d'entamer un change.
- Pendant le change verbalisons nos actes, proposons leur de participer à hauteur de ce qu'ils peuvent.
- Proposons le pot à l’enfant, sans forcer
- Evitons de trop soulever les jambes de l'enfant à la verticale pour le changer, sollicitons son aide (soulèvement du bassin ....)
- Pratiquons le change debout quand c'est possible et qu'il a fait pipi ;)
- Autonomisons l'enfant à s'essuyer seul dés que possible.
- Evitons d'effectuer un soin devant une tierce personne
- Ayons une attitude douce et bienveillante durant les soins
RESPECTONS LES RYTHMES D’ACQUISITION DE LA PROPRETE
- En tenant compte de la maturité physique et psychique, de son rythme d'acquisition a lui
- Mettons a dispo le matériel adapté (pot, réducteur ...)
- Déculpabilisons les enfants qui ont fait caca dans leur couche durant l'acquisition de la propreté
- Evitons de retirer les couches du jour au lendemain (sauf de leur propre chef, ça arrive ;-) )
- Optons pour une approche progressive en respectant chaque enfant dan son propre rythme
DODO L'ENFANT DO ...
Pour grandir et être en forme, le sommeil est simplement vital !
Il nous faut favoriser les conditions afin d'obtenir un sommeil de qualité : ambiance calme et paisible, bercements, lecture d’histoire, lumière tamisée, doudou et/ou tétine, musique douce, présence, disponibilité ....
Ne jamais utiliser le lit comme punition !
Il nous faut repérer avec chaque lutin ses propres signes d'endormissement et respecter ses propres rythmes de veille/sommeil ...
Dans la mesure du possible nous devrions éviter d'interrompre une sieste.
Prendre en compte les troubles du sommeil chez les enfants, les cauchemars, les angoisses, les réveils brusques ...
LES LIMITES !!!!
Voilà une démarche bienveillante envers un enfant : poser des limites de manière calme et contenante (préférer un ton ferme au cri ;-) ) .
Nous devons servir d'exemple pour les enfants, nous devons donc être cohérents dans nos demandes.
- RESPONSABILISER l'enfant : lui poser des limites avant toute chose, en prévention
- NEGOCIER, passer un contrat avec l'enfant : peut-on faire autrement ?
- TOUJOURS .... TOUJOURS ... TENIR SES ENGAGEMENTS ENVERS LES ENFANTS
" L'enfant a le droit au respect de sa dignité et de son amour propre, ne pas piétiner, ne pas humilier. Laisser vivre sans décourager, ni brusquer, ni presser. Du respect pour chaque minute qui passe "
(Janusz KORCZAK)
